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Prière à Notre-Dame du Pacifique

Ma toute belle Malia, garde-moi des naufrages 
Et de l’huile dans ta lampe pour le marin d’eau douce 
Que je suis dans le gros grain des quarantaines hurlant
Avec les vieux loups de mer qui ont voyagé loin
Et se sont tant mouillés qu’ils ne regrettent rien
Quand les hauts fonds les prennent et puis les engloutissent.

 

Ma toute belle Malia, garde-moi de leurs abysses
Ramène-moi à bon port et si le compas s’affole  
Si les sirènes s’immiscent, si pépient les vierges folles
Brille pour moi, éblouis, éteins leurs yeux brûlants
Dussé-je lire saint Matthieu, appeler à la rescousse
Son évangile, tu es de toutes la vierge la plus sage.

 

Et c’est de ton huile, Malia, que je veux être oint
De ta bouche que je veux être instruit de la beauté de ton île
L’embrasser tout entière, relier les sept collines 
Pour t’en faire un collier, un chapelet de prière 
Un tapis de mangrove pour ma génuflexion 
A tes pieds d’ingénue la multiplication 
Des pénitences  et des pins colonnaires.


Et sept fois me signer sur sept chemins de croix
M’ensaigner les genoux sur le Haut-Magenta 
M’écorcher vif à Montravel, lassé des guerres picrocholines
Décorner le codicille à Ouen Toro, repasser sous tes fourches caudines 
Soulever le rideau de cordyline et enfin
La nuit venant, me coucher sur ton testament.

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